par Michèle Tosi
La musique de Christian Dachez sous-tend l'idée du voyage, d'une quête qu'il mène obstinément, quête spirituelle par laquelle la musique acquiert sa force et sa puissance expressive.
Il suffit d'écouter ses quatorze Préludes pour piano intitulés Chiffres variés pour en mesurer l'impact émotionnel; bien souvent relié au texte, explicite ou non, le discours musical chez Dachez revendique son imprégnation poétique (qu'il trouve dans la nature ou chez les poètes comme Rimbaud, Gérard de Nerval, Hölderlin…) et se nourrit de questionnements intérieurs souvent traduits par l'obsession d'un geste ressassé (Chaos I pour piano) et une manière litanique de penser le mouvement (Oratio pour mezzo-soprano et piano); car sa musique n'est rien moins que statique; l'énergie sourd, empruntant des trajectoires sinueuses mais toujours ascensionnelles (Ways away pour violoncelle) pour gagner des registres clairs et tendre vers cette intensité luminescente qu'atteint la clarinette dans De Cendres et d'Encre : à ces titres sombres semblant absorber l'inquiétude qui habite cette personnalité singulière répondent en effet l'aspiration solaire et positive d'Archipel (à jouer comme un soleil précise le compositeur) et l'envol cosmique de partitions comme Par delà, Afin de rendre visible les étoiles ou L'arbre sur la lune.
Constituant aujourd'hui un corpus de quelque soixante numéros, du soliste au grand orchestre, l'œuvre de Christian Dachez scrute intensément et sans fléchir ces "ciels de jardins blancs", creusant dans l'univers sonore un sillon personnel et profond.
Constituant aujourd'hui un corpus de quelque soixante numéros, du soliste au grand orchestre, l'œuvre de Christian Dachez scrute intensément et sans fléchir ces "ciels de jardins blancs", creusant dans l'univers sonore un sillon personnel et profond.